"Sur les primaires, je souhaite que les écuries ne se reforment pas, et que le PS n’en sorte pas déchiré."
Une première question simple, naturelle, comment allez-vous ?
J’ai le moral, je me trouve en forme par rapport à ce que je subis. Je suis à mi-parcours du traitement par rayons que l’on me fait tous les jours. J’en ai jusqu’à fin septembre et je sais que ça peut devenir douloureux. Cela ne m’empêche pas d’être dans mon bureau tous les matins après la séance et de travailler. Je n’ai pas pris de vacances, hier, j’ai inauguré le nouvel hôpital d’Alès (lire ci-contre). Je suis sur le terrain et j’ai de l’espoir. Dans un mois, les équipes médicales feront le bilan et décideront de la suite. Je suis là, je mènerai les combats à venir, à commencer par la présidentielle.
Parlons-en, pourquoi maintenir le suspense sur le candidat PS qui a vos faveurs à la primaire ?
Mon combat, c’est de mettre fin à la présidence Sarkozy. Pour cela je m’engagerai derrière le candidat PS, quel qu’il soit. J’aurais soutenu Strauss-Kahn or, il n’est pas en course. Par ailleurs, je n’ai pas à donner d’avis, je ne suis pas le premier fédéral. Et si certains cadres du PS pensent que j’attends de savoir qui sera en tête, je trouve cela petit. Dois-je leur rappeler que j’ai souvent soutenu les minoritaires : Rocard contre Mitterrand, ou Delanoë contre Aubry.
"Je m’engagerai derrière le candidat PS, quel qu’il soit."
Damien Alary
Certains strauss-kahniens gardois se sont précipités pour apporter leur soutien à tel ou tel candidat, qu’en pensez-vous ?
Je ne fais pas de la politique comme ça. Et le combat que je mène contre la maladie m’a sans doute fait réfléchir. Mais sur les primaires, je souhaite que les écuries ne se reforment pas et que le PS national ou gardois n’en sorte pas déchiré. Une majorité de Français souhaite que la gauche revienne au pouvoir et pour cela, il faut rester rassemblés.
Serez-vous candidat aux législatives de juin 2012 ?
Non. On ne peut pas tout faire et on ne peut pas être contre le cumul des mandats et faire le contraire.
Les relations semblent se tendre entre le PS et le PC au conseil général, qu’en est-il ?
Vous faites allusion à un incident durant mon absence, fin juin. Si j’avais été présent, ça ne se serait pas passé comme ça. On aurait pu faire autrement mais ce sont des histoires de tempéraments. Le patron n’était pas là, ils en ont un peu profité. J’ai besoin de cette majorité plurielle mais je ne veux pas des gens qui feraient monter les enchères. À la rentrée, je recevrai les trois présidents des groupes de la majorité et j’afficherai mon projet politique.
Comment le Gard aborde-t-il cette rentrée sur fond de crise ?
Par rapport à la région, le Gard tire son épingle du jeu sur le front de l’emploi malgré des licenciements au Vigan ou à Alès. J’ai entendu le ministre de l’Emploi Xavier Bertrand dire que si le conseil général jouait le jeu, on pourrait créer 1 500 emplois aidés dans le Gard. Je ne comprends pas puisqu’une grande partie de ces contrats a sauté à cause d’arrêts de financement de l’État.
Comment se présente le budget 2012 du conseil général ?
Contrairement à l’État dont la dette a explosé sous Nicolas Sarkozy, le Gard fait partie des 30 départements français les moins endettés. Nous avons choisi depuis longtemps de réduire les coûts de fonctionnement en maintenant le niveau d’investissements même si, l’an dernier, en raison du gel des aides de l’État, j’ai dû emprunter un peu. Le budget 2012 est réalisé dans un esprit de rigueur et de volontarisme en matière de routes, de transports - nous ouvrirons une ligne entre Le Vigan et Alès à 1,50 € - et des collèges.
Recueilli par FRANÇOIS CHARCELLAY ET JEAN-PIERRE SOUCHE
(Photo FABRICE ANDRÈS)
